A LA DECOUVERTE D’UNE ECOLE DANS LE MONDE

Témoignage de 11 ème classe, de Léna Jourdan

« Le voyage, écrit Guy de Maupassant, est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble être un rêve. » Entre montagnes, océan et forêts infinies, je n’ai pas vu passer les six mois de mon séjour au Canada.

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Lors de mon arrivée en 2011, au tout début de ce mois froid qu’est février, Vancouver m’apparaît comme une ville très récente, faite d’imposants buildings au milieu d’un cadre exceptionnellement beau ! Si Una, mon échange Canadienne, m’en avait déjà beaucoup parlé, découvrir cette ville paraît irréel… Tout est si grand, si neuf, si haut… et brillant de lumières dans la nuit !
A ma grande surprise, l’école Waldorf que je découvre là-bas est très différente. C’est une petite école où les petites et moyennes classes sont séparées des grandes qui se trouvent dans un autre quartier de Vancouver Nord. Les grandes classes n’ont pas de cours de récréation et sont au beau milieu d’une rue entre petits magasins et cafés comme Starbucks où nous passons tous la majeure partie de nos pauses.
Les professeurs et les élèves que je rencontre sont accueillants et sympathiques. En découvrant peu à peu ma classe, je réalise qu’une grande partie des parents sont dans un milieu artistique ou cinématographique ; je ferai moi-même un stage à la galerie d’art de Vancouver !

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Chaque matin, nous avons les cours de période. Étrangement, il n’y a pas de cours de période d’algèbre mais d’autres cours très intéressant les remplacent. En effet, alors que les élections visant à désigner le premier ministre canadien approchent à grands pas, durant un cours de période, nous apprenons les différents partis politiques, comment fonctionne le gouvernement, ce qui est très intéressant pour moi qui prend plaisir à découvrir un peu plus chaque jour tout ce qui touche à la culture canadienne.
La plupart des cours sont similaires à ceux de Bois-Genoud, et je me souviens même avoir pensé lors de ma rencontre avec la professeure d’eurythmie : « Waooh !!! Incroyable ! Elles sont vraiment toutes les mêmes ! » Cette professeure est exubérante, pleine d’énergie et toujours pleine de couleurs.
Un des événement que j’attends avec impatience, ce sont les chefs d’œuvres de la 12ème classe. Je me réjouis de voir les différences avec ceux de chez nous. Le moment venu, j’assiste à chacun d’entre eux. Cette année-là, la solitude, le stress, la nécessité de l’art dans la société et l’effet des médicaments sont quelques-uns des thèmes abordés. Je remarque qu’une des principales différences est que les élèves canadiens ont une partie artistique à réaliser très libre, allant d’une peinture à tout genre de création surprenante !

Les chefs d’œuvre ne sont pas ce qu’il y a de plus facile à comprendre dans une autre langue ! Mais heureusement, je suis déjà là depuis quelques mois… Je réalise à quel point chaque jour compte dans un pays étranger pour apprendre une langue et j’adore essayer de glisser dans mes phrases chaque petit mot que j’apprends au fil des jours. Jongler d’une langue à une autre reste inhabituel… Il m’arrive parfois, après avoir échangé deux ou trois mots en français avec quelqu’un, d’aller vers un Canadien et de lui parler en français sans même m’en rendre compte et de ne pas comprendre pourquoi il ne réagit pas… mais ce genre d’incident finit toujours dans un éclat de rire !
Un des meilleurs moments passés au Canada est sûrement la dernière semaine de l’année scolaire où, avec toute la classe, nous partons sur l’ile de Vancouver (presque aussi grande que la Suisse) faire du camping. Du vrai camping canadien où la menace des ours en liberté est une réalité ! Cette semaine me permet de nouer plus de liens avec la classe que je vais bientôt quitter…

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La fin est déjà proche, le temps file ! Entre petites visites par-ci par-là, l’école, les après-midi en ville, les devoirs, les matchs de hockey, les vacances aux Etats-Unis… Mon anglais s’améliore peu à peu. Être loin de chez moi me laisse beaucoup de liberté et de temps pour moi. Cette expérience me permet de prendre un peu plus confiance en moi et m’apporte beaucoup. Faire un échange est une chose que je conseillerais à chacun car vivre tous ces moments loin de chez soi dans une culture différente est une grande joie et enrichit énormément.

Léna Jourdan
Ecole Steiner de Lausanne
publié dans la revue entr’écoles d’hiver 2011 (journal des écoles Rudolf Steiner de la Suisse Romande n°10)