Tout au long de la semaine du 29 octobre au 2 novembre, la neuvième classe a fait connaissance avec les forêts de Bois Genoud et vice-versa. Si les unes nous ont montré quel(s) bois elles produisent… Les autres ont montré, parfois, de quel bois ils se chauffent.

Pour la troisième année consécutive, le camp forestier a eu lieu sous la houlette de Monsieur Marc Audeoud, parent de l’école et de deux collaborateurs de son entreprise forestière, cette année Messieurs Stéphane Chatriand et Frédéric Hunziker.

La classe de 30 élèves a été divisée en 3 équipes de 10 élèves avec
2 accompagnants par équipe :

  • la première s’est occupée du bucheronnage : abattage, débitage du bois, fente et mise en tas ;
  • la deuxième de soins aux jeunes arbres : éclaircie sélective, reconnaissance et sélection des différentes essences, fauchage des ronces ;
  • la troisième de l’entretien des chemins et sentiers forestiers : taille des branches surplombant les chemins, nettoyage des fossés, fauchage des bordures, création de renvois d’eau, entretien des bordures de chemins, places de dépôts de bois et des sentiers pédestres.

Pour permettre à chaque groupe de prendre connaissance avec les différents travaux, un tournus a été réalisé au bout d’un jour et demi de travail (cela a également permis d’éviter au maximum lassitude et découragement devant tel ou tel travail plus pénible ou fastidieux que tel autre).

Le jeudi après-midi, nous avons visité la scierie Zahnd à Rueyres afin de voir aussi l’autre bout de la “ chaîne ”. Que fait-on de tout ce bois ? dans quelles conditions est-il traité ultérieurement ? Cette visite a passionné les élèves. Il faut dire qu’il s’agit d’une installation très moderne et performante. Les bois arrivent par camion, directement de la forêt en très grandes quantités, en fûts de grande longueur et de diamètres impressionnants. Tout au long du parcours à travers la scierie, à l’aide d’installations entièrement automatisées et informatisées, ces bois sont débités en sections toujours plus petites, les moindres déchets sont récupérés pour être utilisés, soit comme copeaux pour la fabrication de panneaux de particules, soit en sciure pour le chauffage central, servant également à sécher artificiellement le bois.

Le travail qui a le plus excité et motivé les participants était le bûcheronnage. Il faut dire que se retrouver au pied de ces molosses qui, en quelques coups de tronçonneuse, vont se coucher dans un bruit déchirant de bois craqué est une expérience peu commune.

Paroles d’élèves :

La forêt : un élément indispensable sur cette planète, sans elle nous ne pourrions pas vivre, mais aussi la maison de milliers d’animaux qui ne seraient pas là sans elle. Elle qui est d’une si grande beauté. Mais elle a besoin d’entretien : couper certains arbres pour laisser passer les rayons du soleil; lorsqu’il y a trop d’arbustes, en enlever certains pour laisser une chance aux autres de grandir; couper les ronces et les mauvaises herbes qui les étouffent. Ce sera notre tâche pendant cette semaine de camp forestier.
Nina

Je prends plaisir, le temps est magnifique, la forêt merveilleuse.
J’ai une perception toute nouvelle de la forêt. Je la vois pour la première fois réellement. C’est un endroit mystérieux, à cette saison les couleurs sont splendides, jaune, rouge, orange, vert… l’odeur particulière.
Agathe

Soins Culturaux

Nous avons coupé, fauché les ronces et certains arbres qui génaient les plus grands. La raison est la suivante : si la forêt est surpeuplée d’arbres, plantes etc. la lumière ne peut plus passer et les arbres meurent ou ne peuvent pas grandir. En revanche, si nous dégagions, la lumière pouvait passer et faire grandir les arbres correctement. Il n’empêche, ce fut quand même la journée la plus pénible de toute la semaine.
Marie-Julie

On doit dégager autour des arbres mais aussi couper à la main ceux qui n’ont aucun avenir. Au bout d’un moment j’ai pris du plaisir à faire ce travail d’abord rebutant. Le truc le plus embêtant des soins culturaux c’est qu’il y a des ronces et ça fait mal, mais bon, il faut faire avec. J’avais une forte motivation pour finir vite le chantier qu’on a commencé la veille. Après on est allé dans un autre vallon où il y avait un de ces chenis ! on devait déblayer autour des petits arbres, à ce moment j’ai senti qu’il n’y avait vraiment plus de motivation, car le champ était assez grand et il était complètement mouillé par la rosée, heureusement on avait une limite, il ne fallait pas tout faire. La fin de la journée est arrivée et je suis rentré encore plus fatigué que le jour précédent mais aussi heureux.
Rowan

Pour ce travail, nous avions le choix entre trois sortes d’outils : une cisaille, une serpette ou encore une scie. Cette forêt était totalement envahie par les ronces et de plus le terrain était en pente, cela ne rendait pas le travail plus facile, mais bon… Heureusement, les goûters étaient délicieux !
Elisa

Pour les arbres, il faut choisir les plus forts et les plus beaux : dur travail ! Ils sont encore si petits et il y en a tellement ! Au départ, je suis un peu perplexe. Mais je me mets vite au travail. Difficile travail de faire un casting d’arbres ! surtout qu’il n’y a pas beaucoup de critères et que les petits arbres éliminés ont la tête tranchée. La pause nous fait du bien, mais il fait froid et nous allons chercher des pulls supplémentaires. Après la pause, le même travail, mais avec des arbres beaucoup plus grands. Malheur, il y a encore plus de ronces qui accrochent nos vestes et risquent de les déchirer.
Tiziana

Après avoir dégagé les petites pousses, nous avons dû marquer les arbres ayant un avenir et ceux qui pourraient déranger les autres dans leur croissance : les arbres d’avenir avec des rubans rouges et les autres avec des rubans bleus. Ce fut intéressant de voir comment les arbres, dans les forêts dans lesquelles nous nous baladons, sont choisis.
Florine

Bûcheronnage

Frédéric, le bûcheron, a coupé un arbre de 40 cm. de diamètre env. il nous a expliqué la technique d’abattage :

– il fait une entaille de direction sur le 1/5 du diamètre avec un angle de 45°
– il faut laisser des charnières représentant 1/10 du diamètre au bout de la taille d’abattage;
– si on prend les extrémités des charnières sur l’entaille de direction comme base d’un triangle isocèle, le sommet de ce triangle indique la direction de chute de l’arbre.
Nicolas
(z’auriez pas un p’tit cachet d’aspirine ? s.v.p.)

Pour commencer, Frédéric, le bûcheron avec qui nous avons travaillé nous a montré les outils avec lesquels on allait travailler : le merlin qui sert à fendre le bois, le coin qui sert pour l’abattage d’un arbre, la tronçonneuse etc… Ensuite le bûcheron a commencé à abattre le premier arbre à la tronçonneuse. Il nous a bien expliqué comment se passait l’abattage. Dès que l’arbre est tombé nous avons dû marquer tous les mètres pour le découper, ensuite nous avons commencé à fendre les bouts et à les entasser. Ceux qui voulaient ont pu essayer de couper des branches avec la tronçonneuse.
Sélina

Nous commençâmes par couper un gros hêtre qui se trouvait sur le bord du chemin. Le bûcheron nous montra comment s’y prendre pour que l’arbre tombe à l’endroit voulu. Lorsque l’arbre fut à terre, il fallut lui couper les branches et façonner les noeuds. Ensuite, il fallait couper le tronc en billes. C’est là que j’ai essayé la tronçonneuse. Lorsque les morceaux étaient coupés, il fallait les fendre et les ranger en stères. L’après-midi Nicolas a coupé un petit arbre que nous avons également fendu.
Gabriel

Frédéric a coupé un arbre passablement gros, mais qui ne voulait pas tomber, alors nous avons dû avoir recours à un câble mais l’arbre qui s’était emmêlé à deux autres arbres, ne voulait toujours pas tomber. Alors nous avons dû employer un treuil, capable de tirer deux tonnes. Ce n’est pas sans mal que l’arbre est tombé. Cette journée m’a paru interminable.
Lucie

Entretien des chemins forestiers

Chaque année, les pluies endommagent les sentiers et sans un entretien régulier, la nature prend le dessus et les chemins deviennent impraticables. On commence par faucher et enlever les mauvaises herbes. Je m’occupe des arbres. Il faut couper les branches venant sur la route. J’utilise une scie, prolongée par un long manche. Et je coupe les branches que je peux atteindre. Les branches plus élevées sont coupées par une camarade montée sur une échelle. Une branche au-dessus d’une route peut canaliser passablement d’eau. Cette eau va ensuite tomber goutte-à-goutte et créer un trou dans le sol. Il est préférable de l’éviter.
David

Sous un ciel totalement bleu, nous commençâmes une journée splendide. Je précise météorologiquement car physiquement j’en doute un peu… Enfin bref. Dans l’entretien des chemins forestiers ce n’était pas drôle du tout pour moi. Il fallait râcler le sol en sorte que l’herbe qui était sur le chemin disparaisse. J’en avais assez au bout de quelques heures. Je papotais un peu beaucoup avec Paola… C’était sympa. Mais, aux garçons, ça ne leur plaisait pas trop. Dès qu’on faisait une petite pause et qu’on papotait, ils réclamaient : “Oh les filles. Eh oh au boulot ! ”. C’est vrai, j’avoue qu’ils travaillaient comme des anges ! Enfin bon, ensuite, nous les filles, nous nous sommes mises à chanter en travaillant et cela me plaisait beaucoup. Après j’étais complètement abattue (naze quoi !)
Nora

J’avoue que ce matin m’a paru assez long jusqu’à ce qu’enfin on nous dise d’aller manger. L’après-midi nous avons trouvé un truc (qu’on n’a pas gardé longtemps) c’était le travail à la chaîne. C’est vrai que ça marche bien, mais c’est plus fatigant parce qu’on stresse car on a peur de ne pas aller assez vite pour celui ou celle d’à côté. Pour la suite, ce qui nous a distrait c’était la chanson. Grâce à M. Company, qui à un moment nous a proposé de chanter, ce qui nous a plu : bon… pour ma part, j’ai plutôt écouté chanter Paola et Lisa qui nous faisaient de jolis duos. Heureusement que cette journée est finie car j’ai mal aux bras.
Julie

L’entretien des chemins consiste à enlever l’herbe en grattant avec des racloirs (très, très pénible !) et à creuser des rigoles pour que l’eau ne détruise pas la route : ce n’ pas non plus très amusant. Cette journée était moins bien que la précédente, mais comme “réconfort ”, les super gags de M. Company. Si je vous racontais le gag du bûcheron belge et du bûcheron français, vous seriez morts de rire, malheureusement pour vous il est trop long et l’écrire me serait trop pénible ! Alors si vous voulez vraiment l’entendre, adressez-vous à M. Company.
Maël

Visite de la scierie

La Scierie Zahnd est une grande scierie. Elle façonne en moyenne 12 camions de bois par jour, soit env. 80’000 stères (m3) par année.
Le bois arrive par camions, il est alors entassé en piles avant d’être mis sur des tapis roulants où il sera écorcé, pesé, mesuré puis scié par rapport à son poids et son volume. Puis il sera travaillé à l’intérieur du bâtiment. Il est travaillé pour obtenir des sections rectangulaires . Ce rectangle peut être scié en planches ou rester tel quel en poutres.
Florian

Nous sommes allés visiter une scierie. Je ne pensais pas que l’on puisse transformer un tronc en planches aussi vite !
J’ai trouvé cette visite très intéressante. J’ai appris comment les troncs d’arbre étaient coupés en planches mais aussi comment les planches étaient empilées puis stockées. J’ai aussi découvert comment l’on peut sécher le bois.
Amélie

Conclusions

Nous avons pu nous rendre compte que les forêts ne s’entretiennent pas toutes seules et qu’il y a un grand travail derrière qui n’est pas toujours très amusant à faire
Lucie

Je veux juste encore vite mentionner que cette semaine dans la forêt m’a beaucoup plu et que j’ai beaucoup appris. Merci.
Joshua

Ces quelques jours m’ont permis d’apprendre beaucoup de choses bien que en toute franchise, je ne pense pas que cela me soit très utile dans la vie professionnelle que j’envisage. Mais cette semaine m’a plu.
Laura-Paola

…Je trouve que ce camp s’est très bien passé et nous a appris énormément de choses sur la nature, la forêt, la classe et surtout j’ai beaucoup appris sur moi-même.
Amélie

Ce fut très intéressant d’apprendre ce que font les bûcherons ou plus exactement les forestiers. Apprendre à manier tous ces outils, fut aussi un plaisir… mais seulement pour savoir ce que font ces hommes. Je ne veux pas faire tout un discours. En un mot : merci.
Lisa

Merci aux bûcherons qui nous ont encadrés, aux parents et professeurs qui nous ont accompagnés et merci à toutes les familles qui nous firent, à chaque fois, un bon goûter pour les pauses
Gabriel
Pour ma part, je tiens à féliciter encore une fois les élèves de leur bonne volonté, leur engagement, leur entrain et leur bonne humeur en général. A les lire, on peut bien imaginer que ce travail n’était pas toujours une sinécure. Cependant ils l’ont fait, pour la plupart avec un sérieux et une volonté dignes d’éloges.
Je remercie également très chaleureusement Marc Audeoud et ses collaborateurs de leur générosité (leur travail est offert à l’école), de leur sens pédagogique et de leur bienveillante patience.

Grâce à une mobilisation générale des parents de la classe, un encadrement optimal a été mis en place et nous n’avons eu à déplorer qu’une petite coupure sans gravité à un genou… et quelques cloques par-ci, par-là, témoins douloureux du très bel engagement des élèves.
Merci donc à tous ces accompagnants d’avoir réussi à se libérer. Sans oublier les innombrables collations aussi copieuses qu’appétissantes. Cela a été, à n’en pas douter, le véritable nerf de la guerre tout au long de cette semaine.

Et enfin nous remercions tous les jours les DIEUX qui ont retenu leur colère tout au long de cette semaine ne lâchant que quelques coups de bise rageurs et quelques gouttes de pluie lorsque nous n’étions pas dans la forêt. Sinon un soleil radieux a accompagné ma chère 9ème classe du début à la fin !

MERCI.
Jaime Company
publié dans la revue «La Vie de l’Ecole» de Noël 2001