En avril 1996— dix ans après la catastrophe de Tchernobyl—quarante danseurs et musiciens ukrainiens sont venus à Genève et Lausanne (au Victoria Hall et dans nos écoles) pour offrir leur art en faveur des enfants irradiés de leur pays.

Pour notre école ce fut le début des stages de danses folkloriques, initiés et organisés par notre collègue de Genève, Madame Hilda Longchamp.

Nous lui sommes infiniment reconnaissants de nous avoir invités à « sauter sur le train ».

Grâce à Madame Hélène Bott, nos élèves de 7ème jouissent de ces rencontres uniques avec des peuples venant de l’Est, si chaleureux, si différents de nous.

Ute-Carola Golka
Voici quelques réflexions formulées par Madame Longchamp :

A l’âge de 13 ans, les élèves s’ouvrent vers le monde, ils ont de grands idéaux dont la fraternité, la solidarité, la paix.

Un stage de musique traditionnelle d’une semaine (chants, musique instrumentale et danse) avec des musiciens venus d’un autre pays, permet de nourrir de tels idéaux.

La musique populaire est propre à tous les peuples, au-delà des rythmes, des sonorités, des langues différentes. Elle exprime toute la vie humaine dans ses rapports avec la nature, dans ses fêtes, dans ses chagrins et ses joies. Elle offre le paradoxe d’être particulière à un peuple, un pays et en même temps d’être universelle.

Elle touche l’âme humaine directement, immédiatement, par les sens bien sûr, mais aussi par son pouvoir profond de communication. L’être humain se laisse prendre mystérieusement, par les rythmes et les sonorités inconnus, et pourtant « compréhensibles », accessibles.
La musique populaire nous réunit dans l’essentiel, au-delà des langues, des raisonnements, des préjugés. Elle nous amène au-delà de nos limites, vers l’autre, vers l’inconnu.

Elle éveille la curiosité, tisse des liens vers d’autres cultures. Elle est un chemin vers la paix.

 

FOLKLORE UKRAINIEN
7èME CLASSE
Ukraine—déjà le nom de leur pays est dansant. Chaleur humaine, mouvement, énergie… C’est difficile de trouver des mots pour traduire cet enthousiasme, cette joie de vivre, cet humour, cet amour, cette force. Il y a cinq ans la semaine « danse folklorique de la 7ème classe » était déjà animée par un groupe ukrainien. Non, les présentations offertes lors de ces deux aventures ne se ressemblaient pas vraiment, mais c’était la même émotion qui embrasait toute la salle et qui avait nourri les enfants toute la semaine. Comment un peuple qui a tant de force et de foi dans la vie peut-il avoir des conditions de vie si difficiles ?

Christiane Romang

publié dans la revue La Vie de l’Ecole de la St-Jean 2001