Pendant les deux premiers trimestres 1999-2000 quelques élèves de 11e et 12e classes ont choisi l’atelier de sculpture.

Leur première tâche fut de se confronter à différentes sortes et duretés de pierre puis, dans un deuxième temps, certains d’entre eux ont forgé les outils avec lesquels ils allaient travailler.

Il n’y eut pas de thème imposé, chacun eut la liberté d’imaginer la forme qu’il voulait donner à sa pierre. De ce fait certains sont partis d’une idée précise (d’abord réalisée en argile) et d’autres ont préféré l’expérience du processus de la «taille directe», méthode par laquelle la forme naît peu à peu de la pierre.

Au cours du travail les jeunes se sont heurtés à différentes difficultés, liées ou à la méthode choisie ou à la pierre elle-même (tendre, dure, pernicieuse..) ou encore à leur propre tempérament.

A travers cet atelier, les élèves ont dû développer beaucoup de patience, de courage, de volonté et de créativité pour aboutir à la réalisation de leur sculpture.

Joaquim Evers
publié dans la revue La Vie de l’Ecole – St-Michel 2000

 

Voici l’expérience de quelques élèves:

L’année dernière, parmi les ateliers à option, était proposé le cours de pierre avec M. Joaquim Evers. Mon ignorance à ce sujet, la sculpture, ainsi que l’idée d’être en plein air, me séduirent. Bref, je m’y suis inscrit.

Donc, trois fois deux heures par semaine, je me retrouvais dehors à tailler un « caillou ». Fainéant comme je suis, je choisis la pierre la plus tendre: un grès rouge strié de trois lignes blanches. Cette «pierre» est en fait un assemblage naturel de sable, d’où l’absence de dureté.

Après quelques essais en argile et sur papier (qui ne donnèrent rien!), je me mis à tailler. Au début j’essayais de mener la taille, mais rapidement c’est elle qui me mena. Je fis des creux, donc des bosses, où le voulait mon bon plaisir. Je n’avais pas de fil conducteur, contrairement à d’autres qui suivaient un schéma plus ou moins précis. Cet avancement à tâtons, dit de « taille directe », me força, dans la seconde partie de mon travail, à essayer de ré-harmoniser les diverses formes éparpillées le long de mon caillou. L’hiver s’approchait, ou plutôt, arriva. Nous nous retrouvâmes donc, sous la neige, ce qui fut toujours un bon prétexte pour terminer le cours en avance. Il faut savoir que «l’abri» n’était pas encore construit! Il ne le fut que vers fin juin.

Le froid, engendrant de longues discussions afin de nous réchauffer, ne fit que ralentir la déjà lente progression de nos sculptures.

Je comptais offrir ma pierre à mon oncle Pierre pour Noël. Ce qui accéléra quelques peu ma vitesse de frappe!

Ma pierre prit rapidement une forme convenable que je décidais d’offrir le vingt-quatre décembre.

Ainsi prit fin l’aventure du cours de pierre.

Barthélémy Pralong

 

Divers outils à disposition, des lunettes pour se protéger les yeux, une paire de gants, un tablier et voilà: on est prêt pour tailler la pierre! Donner forme à un bloc de pierre c’est facile, mais donner la forme qu’on veut c’est un peu plus difficile.

On débute à tâtons car on n’ose pas enlever de gros morceaux de peur d’enlever trop, mais après de nombreux cours on prend plus de sûreté. On enlève des morceaux par-ci, par-là pour arriver enfin au résultat final.

Céline Monnier

 

J’ai participé pendant deux trimestres à l’atelier de sculpture dirigé par M. Evers. La rencontre avec la pierre ne fut pas instantanée. Tout d’abord, chaque élève dut forger son propre outil. Dès lors, tous ne purent pas travailler leur pierre avec la même facilité: premièrement nous n’avions pas tous parfaitement forgé notre outil et la qualité du marbre variait d’un bloc à l’autre. De plus, il fallait apprendre l’art et la manière de porter ses coups au bon endroit. Mais après avoir tâté plusieurs fois du revers du pouce un maillet d’un kilo, le métier se dépêche d’entrer…

M’attaquer à un bloc de marbre tout ce qu’il y a de plus carré m’a laissé sans la moindre inspiration pendant un bon trimestre. M. Evers me conseilla de déjà dégrossir mon bloc et m’assura que l’inspiration suivrait. Ce qui se passa, simplement plus tard que prévu. J’ai appris qu’il fallait beaucoup de persévérance et pas mal d’effort physique pour concrétiser ma sculpture.

Le cours se déroulant à l’extérieur, nous étions, avant la construction de l’auvent, tributaires de la météo. Mais devoir sculpter sous la neige laisse de bons souvenirs.

En bref et en général, l’ambiance chaleureuse et la satisfaction finale valent le déplacement.

Melaine Laessle