Est-il inutile de commencer tôt les langues étrangères ? C’est ce que semble suggérer une étude de la Haute école pédagogique de Schaffouse présentée la semaine dernière. Il s’agit même d’une « méta-étude » qui synthétise une trentaine d’études à travers le monde. Dans Le Temps, le responsable de la recherche résume ainsi ses conclusions :  « L’apprentissage précoce d’une langue étrangère ne présente guère d’avantages mesurables par rapport à un début plus tardif ». Bien sûr, un enfant plongé dans un milieu bilingue apprend facilement une deuxième langue, mais on ne peut comparer une telle immersion à ce qui est proposé à l’école quand c’est à peine quelques heures par semaine.

Alors, inutile de commencer au primaire, et même dès la première classe comme c’est pratiqué dans notre école ? Notons d’abord que la formulation du pédagogue schaffousois, « guère d’avantages mesurables », est très prudente et invite à ne pas en tirer des conclusions trop carrées. Ensuite, il y a la part de la méthode. Dans Le Temps de ce mercredi, Georges Pasquier, président du syndicat des enseignants romands, considère que c’est la manière actuelle d’enseigner les langues à l’école publique qui « va dans le mur ». Il ajoute plus loin : « Le problème, c’est qu’enseigner le français et l’allemand comme on le fait aujourd’hui, cela ne fonctionne pas. Tout le système est à repenser. » Bon courage !

AM